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Yémen – Double page
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  • Lorsqu'il y a six ans je partais pour le Yémen au volant d'une voiture offerte par la dotation des "Routes du Monde", en compagnie d'un camarade également étudiant en architecture, je ne pensais pas chaque année retourner pour de longs mois dans ce pays lointain et inconnu.

    Peu à peu, au rythme des marches au travers des montagnes, une passion est née pour ce monde préservé. L'homme y a construit des paysages avec un soin infini, bâti des demeures austères et généreuses où le voyageur isolé est accueilli comme un membre de la famille.

    Au petit matin, la femme de la maison glisse dans votre sac un dernier pain tout chaud et l'homme partant pour ses champs, l'araire sur l'épaule, vous indique du haut d'un promontoire le chemin parmi les terrasses et villages fortifiés qui apparaissent dans les trous de brumes.

    Heureux, j'ai assisté à l'instant béni où le soleil perce au-dessus des crêtes.
    J'ai marché longtemps, rencontré ceux qui descendaient jusqu'au souk voisin ; nous nous sommes arrêtés un moment partager le thé brûlant avec les paysans qui nous hélaient au passage. Nous avons un "Arabe de France".
    J'ai souri. L'un d'eux a expliqué aux autres : 'il est juste venu voir ce bas monde."
    Je sais que je reviendrai. Demain - Inch'Allah !
    Avant qu’il ne soit peut-être trop tard...

    Pascal Maréchaux.

    Yémen – Double page