Blottie dans l’angle du terrain de L’institut médico-éducatif rue Bernard Pottier à Blérancourt dans l’Aisne, la maison des autistes affirme son échelle domestique, de plain-pied, entre cour intérieure fermée et jardins entrouverts.

Le repérage dans le temps et l’espace ordonne les séquences bâties, séparant clairement espaces jour et nuit, temps d’isolement et de partage, lieux d’activités et de repos… avec des entre-deux propices aux appropriations offrant ici une échappée visuelle, là un refuge protecteur, une respiration, un répit.

Evitant les grands volumes susceptibles de générer des inquiétudes inutiles les plafonds acoustiques absorbants sont horizontaux, les vues ménagées pour éviter les interférences extérieures qui pourraient perturber.
Ici, la lumière naturelle se diffuse au pourtour, baignant le plafond, là dans des refends verticaux qui viennent sertir des fragments de nature …

Dialoguant avec les constructions anciennes du site, coiffées de toits à 2 pentes en ardoises, les volumes de l’entrée, du « manège » où se règlent les orientations de la journée, de la salle à manger et du préau composent la façade nord regardant vers la chapelle, tandis qu’entre le mur de clôture et l’écran végétal taluté, les salles d’activités et les chambres sont habillées de toitures terrasses végétalisées, très isolées par du verre expansé d’une grande pérennité et s’estompant dans le couvert végétal et les abords paysagés.

Reprenant l’écriture traditionnelle en écho avec le cadre historique, le pignon de la salle à manger qui constitue la façade principale est construit en pierre de taille, il forme un fronton débordant sur lequel la toiture vient
prendre appui en contrepoint du toit débordant généreusement du volume de l’accueil où poursuivre à l’abri des intempéries les gestes d’hospitalité.
Ce toit accueillant repose sur deux poteaux de bois à la manière d’une halle donnant à voir la solidité rassurante de sa charpente.

Le traitement du jardin dialogue étroitement avec l’architecture pour générer les ombrages souhaitables, renforcés par des grimpantes sur des treillages, maîtriser les vues tout en donnant à vivre le rythme des saisons associant persistantes et feuilles caduques, participer à l’intégration de la maison dans son environnement.

Desservies par une galerie vitrée longeant la cour, les salles d’activités partagent dans une mitoyenneté épaisse, renforçant l’isolation acoustique, de profonds espaces de rangement disposés tête bêche où ranger matériels pédagogiques, meubles sur patin formant « cabane «  où un enfant en demande d’isolement peut trouver refuge dans la proximité du petit groupe de travail. Les refends latéraux apportent lumière et échappées visuelles sur le jardin.

Cette galerie ouvre sur l’extérieur pour rejoindre par cet accès spécifique les activités partagées avec d’autres enfants du centre.

Rompant l’ordre cardinal, le préau s’ouvre sur un léger décalage, ouvrant l’espace vers l’aile des chambres précédée des salles de bains formant sas et s’offrant éventuellement comme temps de détente et d’apaisement possible.
Brisant l’alignement sur un couloir, les chambres se répartissent en se décalant les unes, les autres offrant ainsi une série de niches équipées d’assises, de recoins masquant la succession des portes.
La chambre intègre son mobilier où conserver notamment à l’abri du regard la valise, les vêtements. Le lit se prolonge par un espace avec table et siège jusqu’à la fenêtre enchâssée dans la profondeur du mur, équipée de volets intérieur en bois et de refends formant banquette.

Le système de chauffage par le sol est retenu pour son silence et sa réversibilité en rafraîchissement pour le confort thermique d’été.

Il est associé à une ventilation double flux, largement dimensionnée pour permettre des vitesses lentes, sans nuisance sonores diffusé par des bandes textiles en plafond.