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Sanaa, parcours d’une cité d’Arabie
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  • La détermination des limites constitue l’acte fondateur de la cité.
    Les murailles de la cité tirent leur puissance non seulement de la solidité de leur construction mais plus encore du respect du droit d’asile inviolable, reconnu et consacré par tous, à l’intérieur des limites qu’elles matérialisent.
    C’est le souk et son réseau jouxtant la grande mosquée, dont la porte s’ouvre fréquemment entre deux échoppes, qui organise et structure la ville. Reliant les deux portes principales de la cité, le souk, véritable armature urbaine, draine le flot des chalands, préservant les quartiers d’habitations domestiques des présences importunes.
    L’espace urbain est structuré selon une hiérarchie élaboré allant du plus public au plus privé, des portes de la ville aux allées du souk, des ruelles innervant les quartiers aux impasses desservant un groupe de voisins, de la cour au seuil de la maison, de l’escalier au salon de réception.
    Chaque quartier de la cité capitale se regroupe autour de sa mosquée dont les bassins d’ablutions sont alimentés par un puits associé à un grand jardin urbain, bien de mainmorte, propriété inaliénable.
    Ainsi près d’un cinquième de Sana’a est constitué de jardins potagers, mis en culture au bénéfice d’une mosquée. Ces jardins, le plus souvent invisibles depuis les ruelles, composent un paysage urbain aéré en offrant aux maisons qui les enserrent une jouissance uniquement visuelle.
    L’enclos du jardin dessine une enceinte intérieure à la ville.

    Pascal Maréchaux

    Sanaa, parcours d’une cité d’Arabie